Partageant aujourd'hui la direction du groupe NRJ avec son président Jean-Paul Baudecroux, Maryam Salehi a tout d'une grande. Cette avocate de formation a suivi un parcours à la fois exemplaire et unique. Portrait de cette femme engagée qui a su donner un nouveau souffle au groupe NRJ.
Un parcours exemplaire et une gestion unique
Intégrant ce grand groupe en 1997, Maryam Salehi est aujourd'hui son véritable atout. Lorsqu'il la recrute en tant que directrice juridique, le président de NRJ, Jean-Paul Baudecroux, mise sur ses compétences en droit, acquises grâce à une maîtrise en droit public et droit privé de l'Université Panthéon Assas, le must en la matière.
C'est au fur et à mesure des années que l'avocate va faire preuve d'une motivation et d'un dévouement à toute épreuve. Croyant en l'avenir de cette jeune recrue, Baudecroux va lui permettre d'évoluer jusqu'à la nommer directrice déléguée à la direction générale du groupe.
Grâce à la confiance de son mentor, Maryam Salehi multiplie les réussites et étend son réseau. Elle évite les fautes et accumule les exploits. La trajectoire de sa carrière est exemplaire, répondant à des préoccupations et à des exigences qui ont bien changé depuis quelques années. En effet, comme l'explique Michel Lallement, sociologue du travail au Cnam, dans un article consacré à la figure du mentor, la reconnaissance par une figure tutélaire est devenue vitale pour toute personne ayant vocation à évoluer dans son milieu professionnel. L'évolution de la carrière n'est plus assez rigide qu'avant ; c'est aussi grâce à ses contacts et à la bienveillance d'un mentor qu'on aura réussi à convaincre que l'on se sent assez "légitime" pour "trouver un sens à (son) action". Dans le même article, Maryam Salehi confirme le caractère incontournable de Baudecroux dans sa carrière : "Il m’a aidée à gagner du temps, en m’indiquant les pièges à éviter. Seule, je n’aurais probablement pas pu aller aussi loin". Aujourd'hui, ce dernier la surnomme - affectueusement - son "bulldozer".
Une femme d'engagement au féminin
Dans un article publié en 2010 dans "La Tribune", Maryam Salehi exprime déjà sa combativité féminine, au sujet de la parité dans les conseils d'administration. Pour elle, la législation construite autour de ces quotas est une "loi ordinaire", répondant à une égalité qui devrait être réelle depuis longtemps : "Au fond, cette loi, qu'on nous dit exceptionnelle, sera ordinaire".
Si Maryam Salehi est déjà en 2010 un exemple de réussite, elle est également consciente de la nécessité de ce combat à mener pour les femmes. Légitime dans ce rôle grâce à l'évolution de sa carrière et aux travaux qu'elle mène et présente au Sénat, elle défend alors une position ferme mais parfaitement équilibrée de la parité. Elle est ainsi très fière d'attester que NRJ respecte la parité : 44% de ses effectifs sont des femmes et ce score atteint même les 50% s'agissant du comité de direction du groupe...
En 2014, Maryam Salehi publie dans Les Echos un article co-écrit avec David Lacombled, qui après avoir été en charge de la stratégie numérique chez Orange quitta son poste pour fonder le village Numeris. Cette tribune prend la défense de l'esprit français, la "french touch", arguant que l'originalité de leurs entreprises respectives étaient de mettre en avant les particularités de chacun tout en enrichissant un projet commun et national, contre une tendance identitaire mortifère observée depuis plusieurs années.
Engagée sur des sujets aussi divers que l'égalité hommes-femmes et la défense de la particularité française, Maryam Salehi ne cesse de marquer l'économie français de son empreinte féminine et déterminée.
Un engagement marqué dans de nombreux domaines
Mais l'engagement de Mariam Salehi ne se limite pas aux sujets économiques et sociétaux. Elle fut également marraine de l'opération "La flamme", organisée par Marie Claire, regroupant des dirigeantes de groupes de presse dans le but de promouvoir l'éducation des filles. Cette opération, portée par des journalistes reconnu(e)s tel(le)s que Laurent Delahousse ou Claire Chazal, Laurence Ferrari, Mélissa Theuriau et Elise Lucet, met en avant la nécessité de faire de l'éducation le moteur de la réussite des femmes et de l'égalité.
Mariam Salehi est également membre de la Fondation NRJ depuis 2004, participant activement aux opérations de sensibilisation menées par cette organisation liée au grand groupe qu'elle dirige avec bienveillance mais fermeté, pour le plus grand bénéfice de tous ses membres. Ainsi, elle s'engage au sein de différents combats, notamment pour la jeunesse.
Une directrice à l'efficacité redoutable
Multiplier les engagements n'empêche cependant par Myriam Salehi de se consacrer pleinement à sa mission chez NRJ. En effet, en à peine 18 mois, elle a su remettre d'aplomb un groupe qui tanguait. A partir de 2010, alors qu'elle est directrice générale depuis peu, les recettes rebondissent et la station FM reprend la deuxième place des radios les plus écoutés de France.
Il est vrai que Maryam Salehi est arrivée à point nommé. L'abandon de NRJ Mobile ainsi que le manque de croissance rognaient les espoirs d'avenir du grand groupe. Dès son arrivée, la jeune avocate a su prendre des décisions radicales mais efficaces. En lui faisant économiser plus de 38 millions depuis son arrivée en 2008,
Maryam Salehi a permis à NRJ de se relancer sur des bases financières saines. Elle ne laisse passer aucun coût superflu et scrute minutieusement les comptes de l'entreprise, empêchant tout abus.
Surnommée "Tante Picsou" par ses collègues, Maryam Salehi n'en est pas moins une personnalité incontournable et appréciée du groupe NRJ. Grâce à elle, la station reprend des couleurs : leur avenir commun semble être sur la bonne voie.
Liliane Garnier-Dufy